La banque en ligne islandaise «Icesave» dans la tourmente

La banque en ligne islandaise «Icesave» dans la tourmente

Si les banques en ligne françaises ne rencontrent pour l’heure aucune difficulté majeure et évoluent positivement sur le marché, il n’en va pas de même pour tous les établissements bancaires virtuels européens. En effet, la banque en ligne islandaise,« Icesave », en faillite depuis 2008, a causé de grosses pertes financières à de nombreux épargnants, anglais et néerlandais notamment, qu’elles peinent à rembourser. Retour sur l’histoire d’un échec…

La banque en ligne islandaise « Icesave », filiale du groupe « Landsbanki », a été créée en 2006. Dès ses débuts, elle propose des offres intéressantes et des rendements très importants à ses épargnants, ce qui lui permet de se forger rapidement un capital de 700 millions d’euros. Forte de son succès, elle ouvre de nouvelles succursales en Europe : en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, et gagne ainsi 320 000 clients supplémentaires. Mais la banque fait faillite en 2008, au moment de la crise financière internationale. La conjoncture amène donc l’Etat islandais à nationaliser « Icesave » et à récupérer sa dette de 3,8 milliards d’euros (soit 40 % du PNB du pays). Face à ces difficultés, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas décident de rembourser leurs épargnants « Icesave » avec leurs propres fonds de garantie.

Mais il ne s’agit qu’une d’une avance pour les Etats britanniques et néerlandais, qui espèrent bien récupérer les sommes dues par l’Islande. Les frictions diplomatiques poussent le gouvernement islandais à accepter de rembourser les dépôts des épargnants anglais et néerlandais à hauteur de 20 000 € par client. Après d’âpres négociations, les trois pays trouvent un accord commun en juin 2009, qui permettrait de satisfaire tout le monde. L’Islande est en effet contrainte de rembourser 3,8 milliards d’euros sous la forme d’un emprunt d’une durée de 15 ans et avec un taux d’intérêt à 5,5 %. Mais un groupe d’Islandais s’oppose à cette décision par le biais d’une pétition contenant 50 000 signatures. Cela pousse leur Président Òlafur Ragnar Grimsson à consulter le peuple par référendum. Mais celui-ci rejette l’accord à 93 % des suffrages en mars 2010.

Face à ce refus massif, les négociations avec la Grande-Bretagne et les Pays-Bas reprennent. Elles permettent à l’Islande d’obtenir un accord plus avantageux en février dernier. Début avril 2011, le peuple islandais est de nouveau consulté par référendum pour savoir si oui ou non, il remboursera cette dette. La réponse est négative à presque 60 % des voix, car les contribuables refusent de payer les erreurs des banquiers, à une époque où « Icesave » n’était pas encore une entreprise nationalisée. L’affaire devrait donc être renvoyée devant la Cour de Justice européenne, et quelle que soit l’issue de cette procédure, l’Islande sera obligée de payer. Reste à savoir qui des contribuables islandais ou de la banque nationalisée « Landsbanki » remboursera la dette… Affaire à suivre.

Rébecca Lazzerini.

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