L’e-paiement est-il l’avenir des consommateurs ?

L’e-paiement est un système qui permet de régler ses achats sans les supports bancaires physiques traditionnels de paiement (carte et chéquier). De plus en plus utilisé dans les pays riches, tels que les Etats-Unis et le Japon, il tarde pourtant à se développer en France. Ce mode de paiement dématérialisé, qui s’inscrit dans la logique des banques en ligne, présente pourtant de nombreux
avantages. Analysons à présent ce qui freine sa diffusion dans l’hexagone.
Le paiement virtuel ou l’« e-paiement » est un mode de règlement de plus en plus utilisé par les consommateurs du monde entier, pour des raisons de praticité évidentes.
Pourtant, en France, ce système tarde à se développer, et cela pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, il s’agit d’un mode de paiement encore relativement méconnu et peu promu dans l’immédiat, que ce soit dans les boutiques ou dans les média. Ensuite, c’est un système qui n’inspire pas nécessairement confiance, car son principal atout apparaît également comme son principal inconvénient : la rapidité et la facilité qu’il octroie laisse penser qu’il est également rapide et facile pour des personnes malhonnêtes de s’en emparer. Or, à l’heure actuelle, tout ce qui est virtuel et relatif à
l’argent a tendance à inquiéter le consommateur lambda. C’est d’ailleurs l’une des
raisons qui a freiné le développement des banques en ligne à leurs débuts.
En France, l’e-paiement n’est pas encore devenu un mode de règlement courant, même si certaines entreprises tentent de le diffuser. Une vaste opération intitulée « Citizy », lancée en 2010 à Nice et Strasbourg, en partenariat avec des banques, des commerçants et des opérateurs téléphoniques, avait pour but de tester grandeur nature et dans des conditions réelles ce mode de paiement. Ainsi, les habitants de ces deux grandes villes avaient la possibilité de payer leur billet de bus et leur place de parking
(par exemple) grâce à leur smartphone. Si à terme ce test s’est révélé positif, il n’a pas, pour l’heure, été réitéré dans d’autres grandes villes de France. Afin de connaître le potentiel de ce nouveau système de paiement et d’identifier précisément les freins, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) a réalisé une étude en mars dernier,auprès d’un panel de consommateurs.
Ainsi, les résultats du sondage ont révélé qu’environ 70 % des personnes interrogées avaient entendu parler de l’e-paiement, dont 46 % en avaient « vaguement » entendu parler. Ce mode de règlement ne semble pas donner l’image d’un système sérieux voué à se développer. Il apparaît plutôt comme un moyen de paiement marginal. En fait, il souffre d’un manque de notoriété évident. Par ailleurs, ceux qui connaissent son fonctionnement mettent en doute sa fiabilité et craignent pour la sécurité de leur
argent. La peur de se faire voler ou pirater son smartphone comptent parmi les raisons
qui pourraient dissuader certains consommateurs de l’adopter. Aux Etats-Unis, le téléphone n’est pas le seul support pour ce système d’achat : il est possible de se faire implanter une puce sous la peau du bras, mais c’est encore très coûteux. La carte bancaire, le chéquier et les espèces ne sont donc pas prêts de disparaître. Mais le développement des banques en ligne fera peut-être évolué les mentalités…
Rébecca Lazzerini.
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